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Nicolas Ragu joue, écrit les mots qu'il joue mais aussi les mots des autres.

Après un parcours multiple et éclectique,il étudie au cours Florent puis il  ressent le besoin d'écrire, construire, jouer, monter ses pièces et sentir son chemin.

Il crée la Compagnie Le Chariot en 1994. Compagnie de théâtre dans laquelle il conçoit un chariot ambulant qu'il installe, désinstalle de villes en villes, en rêve nomade, il emmène ses valises partout avec lui.

 

Il joue pour les autres aussi, apprend, s'enrichit... théâtre, cinéma, théâtre de rue... Il est toujours curieux de cette passion qui réunit tant d'horizons et de personnages.

 

Aujourd'hui, il promène les valises qu'il a écrites. Comme intermède ou comme introduction, des petites formes de quelques minutes où il prête la voix d'une Valise à La Main à un homme immigré qui débarque et propose à son interlocuteur de mélanger les terres et les graines de leur pays, pour un instant seulement.

C'est avec beaucoup de finesse et de délicatesse que Nicolas Ragu

cisèle ce qui l'atteint.

L'injustice, l'exclusion, la misère sociale...

CV

C.V.

Nicolas Ragu

 

Comédien, écriveur, curieux.

Après un bref passage,

quitte le cours de théâtre pour apprendre,

regarder, écouter, travailler, suivre des stages...

et prendre au sérieux ce qu’il fait sans se prendre au sérieux

 

Crée la Compagnie Le Chariot en 1994

Obtient une bourse d’écriture et le prix Claude Santelli de la fondation Beaumarchais-SACD en 2012 pour la pièce Chrysanthèmes (éditions de l’Amandier)

 

Ecrit et joue en solo :

Caisse A Dire, L'Ecritoire,

L'Encre Y Est (jeune public)

Le Testament De L'Oncle Alfred (solo)

Finalement, j’étais mieux tout seul (solo féroce)

Le Jour de la dernière Goutte, ou Mônsieur Pipi*

L’Echantignolle

 

Ecrit et joue en duo :

Meilleurs Vœux (rencontre absurde)

Le Souffleur De Bulles**, (rencontre improbable)

 

Ecrit et met en scène :

Matricule : Articule

Au cœur de l’Arbre

Cendres d’Antigones**

Oculus

Sto Ko Wé

 

Ecrit et met en rue

Un Passeur En Eaux Troubles**,

Pendant Les Travaux, La Visite Continue,

Rues Pierre Corneille**,

Faire à Cheval

ballades crépusculaires théâtrales

 

Met en scène

Le Mardi à Monoprix, d’Emmanuel Darley,

Ilda et Dali et L’Ensommeilleuse de Natacha Jouët,

*éditions Gros Textes

**édition Le Veilleur De Proue

 

Nicolas Ragu (suite et fin)

 

Comédien chez les autres…

Compagnie Métro Mouvance : Arthur Rimbaud,

Jean-luc Lagarce : Juste la fin du Monde

Théâtre de l’Echarde, Turandote, Contes Brésiliens

Compagnie Clepsydre, Albee : Zoo Story

 

écrit encore d’autres textes à ne pas jouer

Le Travail Des Sans Travail,

en regard des photographies d’Olivier Obry, (expo Fnac,…)

d’autres textes, en regard d’autres photographies,

des correspondances imaginaires pour le Pays de Bray,

des romans, des histoires, des nouvelles

 

Enseigne le théâtre

Auprès d’adolescents, de personnes en situations de handicap, de cadres responsables de formation professionnelle.

Il écrit les textes des spectacles en fonction des

improvisations très dirigées de ses élèves.

Il emmène ainsi chacun dans des directions de jeu à explorer.

 

Organise dans son village un modeste festival du spectacle en solo : Tout Seul devant Tout Le Monde où il programme théâtre, chant, musique, conte, mime, clown, …

 

Apparaît parfois au cinéma

2010 - present

2010 - present

BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

Travaux d’écriture et publications

 

La Mémoire des sables, roman, éditions Odin, 1998

Regard Bleu Kabyle, (2000) roman inédit

Je t’écris de ma chambre froide, (2001) roman inédit

Le travail des Sans Travail, (1997) textes en regard de photographies - expo Fnac

Destins de Pays : (2007) participation à un ouvrage collectif : correspondances imaginaires

à partir de cartes postales anciennes, édité par les Rencontres en Pays de Bray.

A Titre Posthume, recueil de nouvelles courtes, inédit.

Amnésies Lacunaires, (2016) roman.

 

Pour le théâtre…

 

Caisse à Dire, (1991) textes pour café théâtre (60 représentations)

L’Ecritoire, (1992) théâtre (55 représentations)

Meilleurs Vœux, (1995) théâtre (25 représentations)

L’Encre Y Est, (1995) théâtre pour le jeune public (environ 120 représentations)

Le Testament de l’Oncle Alfred, (1997) théâtre (6 représentations)

Finalement, J’étais Mieux Tout Seul, (1999) théâtre (6 représentations)

Le Souffleur de Bulles, (2001) théâtre pour toute la famille, éditions Le Veilleur de Proue 2002 (50 représentations)

Matricule Articule, (2004) théâtre pour le jeune public (22 représentations)

Un passeur en Eaux Troubles, (2002) théâtre en rues, éditions le Veilleur de Proue, 2002

(22 représentations)

Pendant les Travaux la Visite Continue, (2003) théâtre en rues (20 représentations)

Rues Pierre Corneille, (2006) théâtre en rues, éditions le Veilleur de Proue, 2006

(18 représentations)

Cendres d’Antigones, (2007) théâtre, éditions le Veilleur de Proue, 2007 (15 représentations)

Au Cœur de l’Arbre, (2009) théâtre pour le jeune public, commande du théâtre de l’Eharde (90 représentations)

Le Jour de la Dernière Goutte, (2008) théâtre, éditions Gros Textes, 2009 (40 représentations)

Chrysanthèmes, (2010) théâtre, bourse fondation Beaumarchais-SACD, prix Claude Santelli 2012. A paraître aux éditions de l’Amandier en 2014.

L’Echantignolle, (2013) théâtre pour le jeune public.

Une Valise à la main, (2013) théâtre.

Oculus, (2015) solo pour une femme enfermée. Théâtre

 

 

 

 

 

 

Théâtre pour les ateliers…

 

In situ veritas (2006)

Où t’as mis le sucre ? (2008)

Quelque chose comme une mélodie en sous sol (2007)

En attendant la dinde (2008)

Va Dire que t’es pas fou quand t’es dans la cage (2009)

Entretiens d’embauche (2010)

Hors Cadre (2010)

Terrasses (2010)

Fausses Notes à la Noces (2011)

On n’est jamais trop prudent (2011)

Quelque chose à vous dire (2012)

C’est cohérent (2013)

Du Fauteuil au Fauteuil (2013)

 

Pour la danse :

 

Les couleurs d’Ika, (1999) commande de la ville d’Oissel pour un spectacle de danse (texte en voix off)

 

Pour la voix chantée :

 

STO KO Wé répertoire de chansons en Pas d’Langue, langage imaginaire pour appeler l’émotionnel.

TEXTE VALISE

Une Valise à la main   

Voilà. Voilà.

Toute ma vie là-dedans. A bout de bras.

Accrochée à ma main.

Je la pose là. En attendant.

A vos pieds.

A nos pieds.

Entre vous et moi.

Voilà.

 

Comment ?

Comment vivez-vous ?

Ça va ?

Votre vie à vous, ça va ?

Vous vivez bien avec,

Avec vous ?

Vous, vous n’avez pas de valise… elle est rangée, votre vie ?

 

Je me permets de vous demander ça parce que…

Il y a toute ma vie qui s’accroche à ma main, là,

enfin disons une bonne partie de ma vie,

tout ce que j’ai pu plier là-dedans,

dans mon cas ça ne tient pas beaucoup de place,

mais dans mon autre mains, eh bien… eh bien…

dans mon autre main, il y a une partie de votre vie à vous.

Une petite partie.

Une toute petite partie.

 

Ah oui ?

Oui.

La plus grande partie de votre vie à vous, bien sûr, est entre vos mains.

Vous la connaissez assez bien, vous pensez qu’elle vous appartient et peut-être même qu’elle vous convient.

Il ne tient qu’à vous que cette partie-là contienne toute votre existence.

La vie est extensible.

Ou pas. Selon qu’on le désire. Ou pas.

Dans ce cas, il vous suffit de ne rien changer.

Pas même de m’écouter.

Surtout pas de m’écouter.

Et d’oublier que nous nous sommes rencontrés.

C’est pour ça que je vous demande si ça va,

parce que si ça va, disons bien bien bien,

il y a peu de chance pour qu’il reste ne serait-ce qu’une toute petite place.

Une toute petite place pour que je passe, même de loin, même de peu, dans votre existence.

Une toute petite place pour que vous puissiez m’entendre, même dans le silence.

 

Toute votre vie en une partie seulement de vie.

Vous resteriez orpheline de vous-même.

Du fragment invisible de vous-même qui se repose dans ma main libre.

 

Mais toutes les vies sont ainsi n’est-ce pas ?

Toujours orphelines de ce qu’elles auraient pu être.

Et qu’elles ne sont pas. Qu’elles ne seront jamais.

Regardez, voilà un instant que je vous parle. Un souvenir de cette rencontre germera peut-être dans votre mémoire.

J’aurais pu m’adresser à une autre personne… pas de souvenir.

Mémoire intacte. Vierge. Incomplète de quoi ?

Comme ces personnes assises les unes à côté des autres auraient pu s’installer dans une autre configuration.

Ou ne pas venir, se trouver ailleurs.

Et ne pas être témoin de l’instant présent.

Ou plutôt, être témoin d’un autre instant dans un présent différent.

 

Je ne suis que l’hypothèse d’un bouleversement dans votre existence.

Battement de paupière ou tremblement de vie.

Mouvement du cœur.

 

Pas parce que Moi.

Pas parce que Je.

Je pourrait être n’importe quel autre… aux semelles de vent.

Marcheur de l’exil, poète, voyageur… homme sans terre, être de l’ailleurs.

N’importe quel étranger qui débarquerait comme ça de son pays, une valise à la main, ses semelles devant lui, et l’autre main tendue vers l’inconnu.

Avec la foi qui soulève les continents et les mots qui rapprochent les gens.

La foi dans les rencontres.

Les mots dans les yeux.

Mots dits, motus des bouches cousues, mots de l’être pour dire sans maudire les maux de l’âme

 

Mais peut-être êtes vous déjà comblée.

Peut-être n’avez-vous plus de mots à entendre.

 

Peut-être n’existe-t-il plus d’espace pour un battement de cœur, mouvement de paupière ou tremblement de vie…

 

Alors, je reprends ma valise et je vous laisse à votre bonheur entier ?

Je vais trouver une autre personne à qui il reste encore une petite place pour une hypothèse ?

 

Je ne possède rien dans cette main que je vous tends…

Sinon, vous la tendrais-je ?

Saurais-je vous proposer mon bien en partage ?

Y penserais-je seulement ?

Je ne possède rien qu’un peu d’espoir tendu vers vous.

Une petite partie de votre vie avenir, si vous vous en saisissez.

Qu’allez-vous en faire ?

Je ne peux rien vous offrir puisque je n’ai rien. Je ne peux que recevoir.

Et vous donner la possibilité de donner.

Mais, ouvrez-moi un peu vos doigts,

Ouvrez-vous un peu à moi

Et vous verrez, nous verrons, quelle part de votre vie passait par les dessins de nos mains.

Je vous ferai voyager.

J’ouvrirai pour vous ma valise. Elle contient tout ce qu’elle peut contenir de ma vie : un peu de la terre de mon pays, quelques graines de mes souvenirs et des cendres. Des cendres qui me sont chères. Elles fertiliseront la terre de mon pays, et les graines deviendront les feuilles, les fleurs et les fruits de ma mémoire. Nous y puiserons les senteurs qui parfumeront les jours d’après.

Puis, lorsque de nouvelles graines apparaîtront, nous en prélèveront le double de la quantité nécessaire à mon prochain voyage et vous garderez la moitié de ce double avec un peu de la terre de mon pays. Je compenserai le manque avec un peu de la terre d’ici.

 

Puis il me faudra bien refermer ma valise.

Je partirai avant d’être chassé.

 

Je voyagerai encore ma vie.

Et vous la vôtre.

 

Je regarderai ma main vide qui dessinera l’air d’une vie inconnue et j’irai poser ma valise à d’autres pieds.

 

Vous, vous abriterez notre part de souvenirs.

Un jour vous étalerez dessus des cendres qui seront chères à votre mémoire et vos enfants regarderont éclore les feuilles, les fleurs, les fruits de notre rencontre. Cette si brève partie de votre vie qui passait par ma main. Ces feuilles, ces fleurs, ces fruits embaumeront leurs souvenirs d’enfance.

 

Peut-être devrai-je partir encore. Et encore.

Je finirai par trouver un petit coin de terre où je pourrai me planter, lâcher ma valise, laisser nos terres se mêler, les cendres qui me sont chères se reposer et toutes les graines se mélanger pour leurs cultures.

 

De nouvelles racines retiendront la terre à mes pieds.

Et je regarderai passer les valises et les mains vides.

Je penserai encore à vous, peut être, parfois, et vous aussi, vous penserez encore à moi

parfois.

Et je remercierai le soleil de nous avoir éclairés de la même lumière comme je vous remercie aujourd'hui d'avoir été là en même temps que moi.

Merci.

"Quelqu'un à ma porte" de Nicolas Ragu

 

Qu’est-ce que vous voulez ?

Je sais bien, moi, ce que vous voulez.

Vous êtes combien sur mon palier ?

Et à mon balcon ?

Si j’ouvre, je sais bien ce que vous allez faire, vous allez… vous allez tout …

Qu’est-ce que vous allez faire si j’ouvre ?

Vous allez vous engouffrer ! Tous !

Vous feriez quoi, vous, à ma place ? Vous ouvririez ?

Mais c’est bien trop petit chez moi, vous ne pourrez pas tous entrer …

 

Bien sûr, j’ai quelque chose à manger.

Et du chauffage aussi.

Et un toit.

Et un lit ou dormir oui.

Et même une porte !

Mais vous… vous n’avez vraiment rien ?... du tout ?

 

Et pourquoi c’est chez moi que voulez entrer,

Vous n’avez rien de mieux à espérer que mes difficultés ?

Parce que il faut pas croire hein, mais j’en ai des difficultés ! Plein !

Ce n’est pas chez moi, c’est chez n’importe qui ?

Mais n’importe qui a des difficultés !

 

Oui. Peut-être.

Peut-être,

si je n’étais vraiment plus d’accord avec mon pays,

peut-être, si j’avais peur de mourir,

Peut-être je finirais par partir.

Si j’en avais le courage.

Si c’était trop risqué de rester.

A cause de la guerre par exemple.

Ou de la faim.

Ou de la haine.

Peut-être

j’irais aussi déposer mon tas d’espoir derrière des portes fermées,

Espérer mourir moins vite que dans mon pays.

 

Oui, de chez nous aussi, en d’autres temps, des gens sont partis.

Beaucoup ne l’avaient pas choisi.

On les a mis dans des trains.

Nous n’avons pas su les retenir, les empêcher de partir.

D’autres ont marché sur des chemins, gagné des pays amis.

On ne les a pas renvoyés alors.

Ils ont pu vivre.

Et parfois revenir.

 

Bien sûr, si j’étais sur un bateau, et vous à l’eau,

Bien sûr je ne vous laisserais pas vous noyer

là, sous mes yeux, sous ma coque.

Bien sûr, je vous aiderais à monter à bord.

Combien ?

Combien je prendrais ?

Combien j’en prendrais ?

Autant que possible, j’imagine, sans risquer de sombrer.

Comment choisir ?

Comment regarder les autres que je n’aurais pu secourir ?

Sans doute je finirais aussi par regarder ailleurs.

 

Mais là, ça ne va pas suffire de vous accueillir chez moi, vous êtes bien trop nombreux !

Si on allait ensemble voir les voisins, et leurs voisins peut-être on aurait plus de chance de trouver une place pour chacun…

Et ne pas laisser d’autres trafiquants de désespoir donner aux sans papiers, aux sans logis, aux sans patrie, un autre goût du sang.

EXTRAIT Théâtre

Théâtre ( EXTRAITS )

OCULUS

 

 

Elle a pas voulu, la femme Peule.

Elle a pas voulu l’enfant qu’elle a eu,

Elle a pas voulu l’homme qui lui a laissé l’enfant dans son ventre,

Elle a pas voulu hurler pour ne pas les réveiller tous

Elle a même pas voulu pleurer,

Elle a gardé les yeux ouverts à en crever,

Elle a laissé les larmes de désert ensabler son regard,

Elle a senti ses lèvres s’assécher,

Sa peau fossiliser la douleur,

La sueur de l’étranger creuser des rides à sa mémoire,

Elle a pas voulu les cris, le bruit,

L’a garrotté en elle,

Egorgé, vidé dans le sable,

Creusé sous la tente,

Attrapé les globes oculaires

Incisé les pendantes,

Remplacé les yeux par les couilles bien calées

au fond des orbites,

Et les couilles par les pupilles mortes.

Tout ça à l’aveugle, le regard empierré.

N’a plus eu qu’à espérer le ventre plat.

N’a pas voulu, le ventre, rester plat.

S’est agité. A cru à la vie, le ventre.

A rondi.

Elle ne pouvait plus voir, la femme peule,

seulement poser ses mains hors de ce ventre plein.

N’a plus pu chasser ses mains de son ventre,

Alors a pressé, appuyé, écrasé son ventre à le vider,

A chassé la vie d’elle, le souvenir de l’homme,

Que jamais cela ne recommence.

A reposé ses mains mortes sur son ventre fini.

A cessé d’être Peule, a cessé d’être femme,

N’est plus restée que cendre.

Allez Papa, va, va porter son repas à la femme Peule,

Et garde tes couilles au chaud pour ta femme.

L’ÉCHANTIGNOLLE (extrait)

 

Chut !

Ecoute !

Ecoute ta musique !

Ecoute en toi !

Si je te creusais en flûte, tu me chanterais un air…

Je rêverais peut-être en t’écoutant,

Je rêverais tellement que je m’endormirais… !

Alors le silence… le silence du sommeil…

Le silence quand j’arrêterais de te jouer… en m’endormant,

Ce silence là de ta musique qui se tait doucement,

me ferait dormir d’un sommeil de merveille,

un sommeil où la musique est un silence qui berce.

Comme sur un très petit bateau,

au bord du bord de l’eau,

doucement bercé par le courant.

Si je te creusais en flûte, tu deviendrais bateau.

On entendrait siffler le vent au-dessus du clapot.

 

Un bateau sans cabine, sans mat et sans toit,

juste toi et moi, toi, petite coque de noix,

et moi, endormi en cale de toi.

Si je te creusais en flûte…

 

Si je te creusais bateau, tu ne serais pas cargo,

Tu ne serais paquebot, seulement très petit canot.

Ancienne cale de poutre, é-chan-ti-gnolle tombée à l’eau, portée par le courant,

devenue cale de bateau…

Si je te creusais bateau.

J’embarquerais sur ton dos, on prendrait l’eau et on partirait sur l’écume des rêves.

Tu serais galion, je serais pirate, on affronterait les tempêtes, on traverserait l’océan de la rivière et on découvrirait le Nouveau Monde dans la prairie en face.

Si je te creusais bateau, tu me ferais marin, capitaine, aventurier des songes… explorateur !

Mais tu es bien trop petit pour être même un petit bateau.

Tu es juste assez grand pour abriter mes rêves d’enfants, mes rêves de ce que tu pourrais être.

Si tu étais plus grand.

Mes rêves que je ne rêve plus, maintenant que je suis grand.

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